Vrai-Faux : 7 idées reçues sur l’agriculture

24 septembre 2024

par
Lise

1- 50% des agriculteurs sont des hommes, de plus de 60 ans, spécialisés en production végétale - FAUX

D’après le dernier recensement agricole de 2020 publié par l’Agreste, les chefs d’exploitations et co-exploitants de plus de 60 ans ont augmenté de 5% cette dernière décennie pour atteindre 25% en 2020. Le nombre de femmes cheffes d’exploitation est stable et représente un quart des dirigeants d’exploitation agricole. Les exploitations sont désormais spécialisées en productions végétales pour ~52% d’entre elles, ~37% le sont en productions animales et 11% sont mixtes. En terme d’effectif, les cheffes d’exploitation exercent principalement leur activité en élevage : 16% en cultures céréalières et  industrielles, 14% en élevage de bovins-lait, 11% en élevage bovins-viande, 13% en cultures et élevages non spécialisés, 12% en viticulture et 34% dans d'autres activités (selon la MSA).

Le recensement agricole en quelques chiffres sur la France métropolitaine (Source : Agreste)
Le recensement agricole en quelques chiffres sur la France métropolitaine (Source : Agreste)

2- Le nombre de fermes diminue au profit de l’agrandissement des fermes existantes - VRAI

D’après le recensement agricole, entre 2010 à 2020 le nombre de fermes a baissé de 100 000. Les principales raisons à cela sont les départs à la retraite non remplacés, une lourde charge de travail potentiellement en solitaire ou encore les conséquences du dérèglement climatique. Les fermes sont comptabilisées à environ 389 000 en France métropolitaine. Aujourd'hui, selon la mutualité sociale agricole (MSA), pour trois agriculteurs qui partent seulement un jeune s'installe. Ainsi le nombre de ferme a fortement diminué et cela va continuer, puisque le quart des chefs d’exploitation ayant plus de 60 ans partira à la retraite d’ici quelques années. Ainsi 100 000 fermes seront à reprendre d’ici 2030. La surface moyenne des exploitations agricoles atteint 69 ha en métropolitaine, soit 14 ha de plus qu’en 2010 et 27 ha de plus qu’en 2000. Donc, faute de repreneur, de nombreuses fermes disparaissent et leurs terres partent à l’agrandissement vers d’autres exploitations existantes. Pour en apprendre plus sur ce sujet, lisez l’article suivant.

Evolution du nombre d'exploitation et de la SAU moyenne en France métropolitaine (Source : Agreste)
Evolution du nombre d'exploitation et de la SAU moyenne en France métropolitaine (Source : Agreste)

3- La France est la première puissance agricole européenne - VRAI

La France occupe la première place des volumes produits en blé tendre et maïs, en oléagineux, ou en betterave sucrière. Néanmoins, on observe une augmentation forte de la production dans certains Etats de l’Union Européenne, à l’instar de la Roumanie en maïs (20 % de la production européenne), de l’Allemagne sur la betterave. En volailles de chair, la France a été dépassée par la Pologne et est talonnée par l’Espagne. En légumes, elle a été rattrapée par l’Espagne, devenue leader européen devant l’Italie, reléguant la France en 3e position, ex aequo avec les Pays-Bas et juste devant la Pologne. La dégringolade de la production française de fruits a également fait basculer la France au troisième rang européen derrière l’Espagne et l’Italie.

Part des volumes produits français et placement de la France dans le classement européen agricole (Source : Eurostat)
Part des volumes français produits et placement de la France dans le classement européen agricole (Source : Eurostat)

4- L’agriculture régénératrice est un terme marketing plus qu’une réalité terrain - FAUX

Les pratiques agricoles régénératrices visent à :

  • contribuer à la régénération des sols agricoles et à leur fertilité via l’augmentation de leur teneur en matière organique et via une meilleur structure de sol;
  • favoriser la rétention de l’eau par les sols ainsi que la pureté et l’assainissement des eaux de ruissellement;
  • préserver la biodiversité et développent la résilience des écosystèmes aux aléas climatiques;
  • atténuer les effets du changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre liées aux pratiques agricoles et en transformant les sols agricoles en puits de carbone.

Ainsi, le fondement de l’agriculture régénératrice repose sur la vie du sol. Les leviers mis en place pour l’agrader sont :

  • la couverture maximale du sol
  • la diversification et l’allongement des rotations culturales
  • la réduction du travail du sol

L’agriculture régénératrice promeut une approche holistique de la ferme, et donc à la dimension sol, s’ajoutent également :

  • la biodiversité (en intégrant des infrastructures dites agroécologiques (IAE) ou en diversifiant par l’élevage)
  • la mesure/sobriété (en limitant son utilisation d’engrais de synthèse et les traitements phytosanitaires).

Pour en apprendre plus sur le sujet, lisez cet article.

Les 5 piliers de l'agriculture régénératrice (Source : ReSoil)
Les 5 piliers de l'agriculture régénératrice (Source : ReSoil)

5- Le potentiel total de stockage de carbone des terres arables est plus élevé que celui des prairies - VRAI

D’après les recherches de l’INRAE, les forêts et prairies permanentes stockent davantage de carbone par hectare que les terres arables (~80 tC/ha vs ~50tC/ha). Toutefois, les surfaces en terres arables étant plus importantes (18Mha) que celles en prairie permanente (9Mha), le stockage de carbone total sur l’horizon 0-30 cm des terres arables est donc plus important (~950 MtC) que celui des prairies permanentes (~790 MtC).

Stocks de carbone par mode d'occupation du sol pour l'horizon 0-30 cm (Source : INRAE)
Stocks de carbone par mode d'occupation du sol pour l'horizon 0-30 cm (Source : INRAE)

6- Le seul moyen de financer sa transition est de toucher des aides de la Politique Agricole Commune - FAUX

Il existe une diversité de moyen de fiancer sa transition. La Politique Agricole Commune (PAC) est une source de financement. Voici quelques exemples :

  • L’aide à la conversion biologique : Les agricultrices et agriculteurs qui souhaitent se convertir à l’agriculture biologique peuvent toucher pendant 2 années 350€/ha/an avec un maximum de 18 000€/an.
  • Mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) : Les agriculteurs qui améliorent le bilan carbone net de leur ferme de 15% peuvent toucher une MAEC forfaitaire bas-carbone de 18 000€ en 5 ans pour rémunérer leurs efforts de transition.
  • Aide couplées végétales (légumineuses) : Les agriculteurs peuvent toucher jusqu’à 150€/ha pour l’implantation de légumineuses fourragères et 104€/ha pour celle de légumineuses à graines. L'objectif étant de renforcer l'autonomie protéique de la ferme France, encore largement dépendants des importations de soja d'Amérique du Sud.

D’autres acteurs, indépendants de la PAC, peuvent rémunérer les agriculteurs pour leur transition écologique. C’est notamment le cas de ReSoil, qui aide les agriculteurs à financer leur transition via la vente de crédits carbone et à pérenniser ces bonnes pratiques via des primes filières.

  • Les Paiements pour Services Environnementaux (PSE) : rémunèrent les agriculteurs pour des actions qui contribuent à restaurer ou maintenir des écosystèmes, dont la société tire des bénéfices (préservation de la qualité de l’eau, stockage de carbone, protection du paysage et de la biodiversité…). Les financeurs sont des acteurs agroalimentaires qui exploitent des ressources naturelles, des collectivités territoriales qui souhaitent protéger des paysages dans leur territoire ou bien des gestionnaires de milieux qui souhaitent restaurer des continuités écologiques.
  • Financer grâce aux crédits carbone : Une entreprise, qu’elle soit du secteur agroalimentaire ou non, peut rémunérer le service écologique rendu par l'agriculteur via un mécanisme de crédits carbone. Chaque tonne de CO2 équivalent séquestrée ou non émise par l'agriculteur sur son exploitation est rémunérée par l’entreprise au moyen d’une contribution carbone via le Label bas-carbone. Pour comprendre les mécanismes de contribution et compensation carbone en détails, découvrez l'article suivant.
  • La pérenniser via la prime filière :  Pour rendre la transition accessible, les coûts peuvent être répartis entre les différents acteurs de la filière. Les industriels de l'agroalimentaire peuvent aider les agriculteurs de leur chaîne d’approvisionnement dans leur transition en valorisant leur production par le biais d’une prime filière (exprimée en € par tonne de matière produite). Pour exemple, un céréalier produit du blé bas-carbone. Son meunier achètera cette production 20-25€ en plus par tonne de blé. Ainsi l’industrie productrice de brioche achètera également la farine plus chère. Le consommateur final qui achètera cette brioche à un prix légèrement plus élevé, soutiendra l’agriculture régénératrice. Ainsi le surcoût est réparti sur l’ensemble de la filière et l'agriculteur est mieux rémunéré.

Mécanismes de financement et de pérennisation de la transition soutenus par ReSoil (Source : ReSoil)
Mécanismes de financement et de pérennisation de la transition soutenus par ReSoil (Source : ReSoil)

7- Le seul système valorisé pour sa transition agricole est le système biologique - FAUX

ReSoil accompagne tout type d’agriculteur dans leur transition agricole et climatique. Les agriculteurs biologiques peuvent rémunérer leur changement de pratique (arrêt des produits phytosanitaires et intrants de synthèse) via la rémunération carbone du Label bas-carbone. D’autres pratiques peuvent être rémunératrices pour l'agriculteur comme les techniques culturales simplifiées (TCS) qui visent à réduire le travail du sol. L’ouverture d’une unité de méthanisation et ainsi l’épandage de digestat et la fabrication de biogaz permet également de réduire l’empreinte carbone de la ferme. De manière plus générale, ReSoil accompagne les agricultrices et agriculteurs qui stockent plus de carbone dans les sols (via l’implantation de couverts, la restitution des résidus de culture, l'augmentation des surfaces en prairies) et/ou diminuant leurs émissions de gaz à effet de serre (en réduisant l’utilisation d’engrais minéraux ou en changeant de forme minérale, etc.)

Valorisation par ReSoil de toutes les pratiques sujettes à des réductions d'émissions
Valorisation par ReSoil de toutes les pratiques sujettes à des réductions d'émissions

Vous êtes une entreprise ou une collectivité et vous souhaitez contribuer à la neutralité carbone en France à proximité de vos lieux d’activité tout en ayant un impact favorable sur la biodiversité ? Découvrez les projets de nos agriculteurs partenaires labellisés par le Label bas-carbone ou contactez-nous.