Pourquoi le SBTi a-t-il retiré les engagements « Net Zero » de 239 entreprises en mars 2024.

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Qui sont les 239 entreprises qui se sont vues retirées leur engagement Net Zero par le SBTi le 7 mars 2024 ?

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Le 7 mars 2024 l'initiative Science Based Targets (SBTi) a publié son rapport final de la campagne "Business Ambition for 1.5°C", qui dresse un bilan des résultats et des enseignements tirés de cette initiative, qui a mobilisé plus de 1000 entreprises entre juin 2019 et octobre 2021.

La campagne visait à encourager les entreprises à s'engager à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) conformément aux recommandations scientifiques. Deux options étaient proposées :

1. Fixer des objectifs à court terme (1,5°C) pour aligner les émissions sur les scénarios de réduction.
2. Fixer des objectifs de neutralité carbone (Net-Zero) à l'horizon 2050, tout en réduisant les émissions à court terme sur 5 à 10 ans.

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Environ 84 % des entreprises participantes ont soumis des objectifs basés sur la science. Cependant, seulement 60 % des entreprises ayant pris un engagement "net-zero" ont effectivement fixé des objectifs, soulignant la complexité de ces engagements à long terme.

À la suite de ce constat, l’initiation SBT a retiré de son tableau de bord les engagements de 239 entreprises en raison du non-respect des délais pour soumettre leurs objectifs de réduction des émissions dans le cadre de la norme "Net-Zero".

En effet, selon la politique de conformité du SBTi, les entreprises ont un délai de 24 mois pour soumettre des objectifs après leur engagement. Si ce délai n'est pas respecté, leur engagement est marqué comme "Commitment Removed" sur le tableau de bord du SBTi.

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Au 22 octobre 2024 ce nombre était passé à 285 entreprises.

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Au niveau international les principaux noms qui ressortent sont :

• Microsoft, l’essor de l’intelligence venant contrarier à court et moyen terme les objectifs climatiques de Microsoft dont les émissions ont augmenté de 30% entre 2020 et 2023 !
• Walmart, géant de la distribution alimentaire aux Etats-Unis dont l’engagement Net-Zero avait été pris en avril 2021 en raison d’un temps plus long que prévu sur l’analyse de son scope 3. A noter que pour ce genre d’acteur le scope 3 représentent > 95% des émissions.
• Procter & Gamble, multinationale américaine spécialisée dans les produits de nettoyage, d’hygiène et pharmaceutiques ayant pris un engagement en septembre 2021 mais souhaitant se focaliser sur les objectifs de réduction du scope 1,2 et 3 à court terme (horizon 5-10 ans)
• Unilever, qui avait publié son engagement en juillet 2019 mais n'a pas soumis d'objectifs depuis. La raison invoquée est que la méthodologie actuelle de SBTi est différente de la définition du Net-Zero utilisée par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Unilever a par la suite soumis un plan de transition climatique actualisé pour approbation qui a depuis été validé pour l’objectif à court terme uniquement (-30% des émissions du scope 3 entre 2021 et 2030 et -42% pour le scope 1 et 2).

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En France cela concerne 24 entreprises parmi lesquelles Accor, Bouygues Construction, Carrefour, Dassault, EDF, Suez et Saur.

Pour ce qui est du secteur de l’industrie agroalimentaire (incluant la distribution alimentaire) en plus de ceux mentionnés précédemment (Carrefour & Walmart), on retrouve Carlsberg (brasserie), Bel (agroalimentaire – produits laitiers), Diageo (spiritueux), Suntory (agroalimentaire – boissons & spiritueux)

A noter que les entreprises qui ont vu leurs engagements retirés du tableau de bord SBTi, peuvent soumettre leurs objectifs à tout moment pour rétablir leur statut.

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Quelles sont les raisons invoquées par les entreprises ?

Dans son rapport, l’initiative SBT liste les principales raisons pour lesquelles les entreprises n'ont pas réussi à soumettre leurs objectifs. Ces réponses sont issues d’un questionnaire rempli par 971 entreprises ayant pris des engagements "Net-Zero" entre 2019 et 2021.

Les principales raisons mentionnées sont à la fois, externe et interne :

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Externe

• La complexité des émissions de Scope 3 : De nombreuses entreprises ont trouvé difficile de mesurer et de réduire les émissions indirectes, qui représentent souvent la majorité de leurs émissions – Par plus de la moitié des répondants
• Des incertitudes technologiques : Certaines entreprises ont fait face à des inconnues sur les technologies futures nécessaires pour atteindre leurs objectifs.
• Manque de directives sectorielles : Certaines entreprises n'avaient pas accès à des lignes directrices spécifiques à leur secteur, ce qui a retardé l’élaboration de leurs plans d’action.

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En interne

• Turnover du personnel : Dans plusieurs cas, des changements internes de personnel ont conduit à une perte de suivi des engagements pris.
• Absence de soutien interne : Certaines entreprises ont eu du mal à obtenir les ressources ou l'adhésion nécessaires en interne pour soumettre les objectifs à temps

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La difficulté à mesurer les émissions de Scope 3 a été soulignée par la décision de la Securities and Exchange Commission (SEC) aux États-Unis de dispenser les entreprises cotées de déclarer ces émissions dans le cadre de sa nouvelle réglementation sur la divulgation des informations climatiques . En vertu de cette proposition, les sociétés cotées en bourse doivent divulguer uniquement les émissions de Scope 1 (celles produites directement par une entreprise) et les émissions de Scope 2 (celles liées à l'énergie qu'elles utilisent) mais pas celles en amont et aval de leur chaîne de valeur (scope 3).

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A propos de ReSoil

Si vous souhaitez en savoir plus sur plus sur l'initiative SBT et notamment la méthode sectorielle concernant le secteur des terres (SBTi-FLAG), consultez notre article.

Vous êtes un acteur agroalimentaire et souhaitez en savoir plus sur l’accompagnement de ReSoil pour la mesure de votre scope 3 amont agricole et la réduction de celui-ci ? Consultez notre page dédiée ou contactez-nous.

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