11 septembre 2023
La surface de la Terre est de 510 millions de kilomètre carrés. Les terres émergées représentent ~29% de cette surface. Les terres cultivables dites "arables" ne correspondent qu'à une faible proportion (~22%) des terres émergées, le reste étant des terres non cultivables pour cause de climat trop aride, de terres trop pauvres ou de présence de glaciers permanents. Ainsi un peu plus de 6% de la surface du globe (33 millions de km2) permet de nourrir chaque jour les 7,5 milliards d'habitants qui y vivent dessus. Cependant, ces terres cultivables constituent une ressource en constante diminution.
La dégradation des sols est à l'origine de la baisse de la superficie des terres arables. Cette dégradation peut être d'origine :
Pour ce qui est du phénomène d'artificialisation des sols on parle même de disparition des sols. Pour rappel l'artificialisation des sols consiste en l'action transformatrice de l'Homme sur un sol naturel, agricole ou forestier, par des opérations d'aménagement pouvant entraîner une imperméabilisation partielle ou totale. Le but étant souvent d'affecter ces terres à des fonctions urbaines ou de transport.
L’érosion des sols est la première cause de dégradation des sols. Ce phénomène touche 1,9 milliard d’hectares (soit 19 millions de km2) de terres dans le monde. Cela correspond à près de 60% ressources mondiales en sols.
Etant donné que 95% des aliments que nous mangeons proviennent des sols, ce phénomène constitue une menace majeure sur l’approvisionnement et la sécurité alimentaire mondiale. La lutte contre l'érosion des sols est donc primordiale - on vous explique tout en détail ci-dessous 👇
L’érosion des sols est un processus par lequel la couche supérieure du sol, appelée aussi "couche arable" et dont les plantes tirent la plupart de leurs nutriments et de leur eau, est détruite.
Il existe deux principales formes d’érosion causées par des facteurs naturels :
Bien qu'à l'origine naturel, le phénomène d'érosion des sols est accéléré par certaines activités humaines. On peut notamment citer la gestion inappropriée des terres agricoles (labour intensif, monoculture, sols laissés nus), la déforestation, le surpâturage ou encore les activités minières ou de construction.
En France métropolitaine, le commissariat général au développement durable estime que l’aléa d’érosion hydrique des sols (probabilité d’occurrence d’une érosion d’une intensité donnée) moyen à très fort concerne environ un cinquième du territoire. Concernant l'érosion éolienne, en France, un quart des sols présentent une susceptibilité à celle-ci.
La perte de cette couche fertile affecte la productivité de la terre et prive les agriculteurs d’une ressource importante pour leurs cultures. En Afrique, d’après l’ONU l’érosion des sols a provoqué une baisse des rendements agricoles de l’ordre de ~8%. La FAO ("Food and Agriculture Organization of the United Nations") estime que cette baisse de rendement des cultures peut aller jusqu'à 50% en raison de la baisse de la disponibilité des éléments nutritifs pour les plantes et la diminution de l'espace pour qu'elles s'enracinent.
Cela a aussi des conséquences environnementales telles que : l'augmentation des émissions de CO2 le carbone initialement piégé dans la matière organique des sols étant relâché dans l'atmosphère, la détérioration de la qualité de l'air en cas d'érosion éolienne et de la qualité de l'eau en cas d'érosion hydrique cela ayant des impacts négatifs sur la biodiversité (ex : vie aquatique).
Les autres conséquences sont l’amplification des risques de glissement de terrain et d’inondations, les dommages aux infrastructures et les déplacements de population (souvenez-vous du Dust Bowl).
D’après les historiens américains, l’origine du Dust Bowl des années 30 serait en grande partie due aux pratiques agricoles de l'époque dans les Grandes Plaines américaines. Roosevelt l'avait d'ailleurs compris et il a envoyé des ingénieurs agronomes sur place pour inciter les agriculteurs de ces zones à arrêter la monoculture et réduire la pratique du labour. Il a même fait racheter une partie des terres de Grandes Plaines pour faire replanter de l'herbe à bisons afin de stabiliser les sols.
Pour l’agriculture régénératrice le sol est au cœur des préoccupations. Deux des principaux piliers de cette agriculture sont la réduction du travail du sol et le fait de ne pas laisser le sol à nu lors de l'interculture (i.e. entre la récolte de la culture de l'année N et le semis de la culture de l'année N+1) grâce l’insertion de couverts végétaux. Ces couverts végétaux seront par la suite détruits, broyés et laissés sur le champ afin de restituer la matière organique et d'enrichir les sols.
La réduction du travail du sol (arrêt du labour, utilisation du strip-till ou passage au semis direct) permet de réduire le phénomène d'érosion éolienne. En effet, les particules d'un sol labouré vont se détacher plus facilement, puis être emportées par le vent.
La couverture des sol agricoles lors de l'interculture grâce à l'insertion de couverts végétaux réduit à la fois l'érosion hydrique en limitant le ruissellement et l'érosion éolienne, la végétation "fixant" les particules de sol à terre.
L'agriculture régénératrice réduit le risque d'érosion des sols, avec comme conséquence directe la préservation de la fertilité naturelle de ceux-ci. Dans une optique plus large, cette forme d'agriculture permet de sécuriser l'approvisionnement alimentaire mondial et d'assurer la sécurité alimentaire du globe.
🌱 C’est une des raisons pour lesquelles ReSoil développe avec ses agriculteurs partenaires des projets agricoles tournés vers l’agriculture régénératrice. 👉Découvrez les projet de nos agriculteurs partenaires.
Envie d'en savoir plus sur l'agriculture régénératrice ? Consultez notre article dédié.
Agriculteurs, entreprises et collectivités vous voulez en savoir plus sur l'offre de ReSoil ? Contactez-nous.